L'Épiphanie vient du grec Ἐπιφάνια ; le terme a été traduit en latin par apparitio,-onis (apparition).
En grec moderne, επιφάνια signifie avant tout la surface (de la Terre, par exemple) ; ce sens existait aussi en grec ancien (tout ce qui apparaît à la surface). En Grèce, la fête porte le nom de Θεοφάνια. La théophanie, c'est la manifestation de Dieu (Théos) qui s'est fait homme en Jésus.
Cependant, dans l'église orthodoxe, on célèbre ce jour-là le baptème de Jésus dans le Jourdain. Cet évènement s'est déroulé une trentaine d'années plus tard. Ce n'est pas une fève que l'on tire, mais une croix que l'on repêche dans l'eau. Le prêtre lance une croix et c'est au premier baigneur qui la retrouve...
On appelle traditionnellement rois mages (en fait les mages dans l'évangile selon saint Matthieu) les visiteurs qui vinrent adorer Jésus et lui apporter des cadeaux peu après sa naissance.
Ce que dit la Bible : Les mages sont évoqués uniquement par l'évangile selon Matthieu, mais celui-ci n'en fait pas des rois, ne leur donne pas de noms et ne précise pas combien ils sont. Ils sont guidés par l'éclat d'une étoile et prévenus par l'annonce d'un ange. Ils offrent des cadeaux au Christ : « Entrant alors dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe. » (Matthieu, II:11) Matthieu signale aussi que ces mages venaient d'Orient. Il devait donc s'agir de membres d'une classe sacerdotale importante, comme il en existait alors chez les Perses, ayant à la fois un rôle politique, religieux et scientifique. Autrement dit des païens, ou plutôt des gentils (goïms), comme on les appelait alors.
La tradition : l'évangile ne mentionne ni le nombre de trois, ni ne leur donne la qualification de rois. On pense que ce nombre provient des trois cadeaux apportés (or, encens et myrrhe) et que le prix de ces denrées à l'époque laissait supposer une fortune personnelle importante des mages en question. Ces présents sont — dans la religion chrétienne — associés à Jésus qui est roi (l'or), Dieu (l'encens, utilisé pour le culte) et vrai homme, donc mortel (la myrrhe servait à embaumer les morts préfiguration de la mise au tombeau). Pour la tradition, les mages sont au nombre de trois : Melchior, Gaspard (ou Gaspar) et Balthazar (ou Balthasar). Gaspard, au teint asiatique, apporte l'or, Melchior, à peau claire, l'encens, et Balthazar, à peau noire, la myrrhe . Ce sont eux qui trouvent le lieu de naissance de Jésus. Leur visite est célébrée à la date du 6 janvier, jour de l'Épiphanie. En France, comme ce jour n'est pas férié, la fête est solennisée le deuxième dimanche après Noël
Dans les premiers récits apocryphes les mages ne sont ni rois ni nommés. Selon le plus ancien d'entre eux et le plus influent, le Protévangile de Jacques, (cité par Clément d'Alexandrie et Origène au 2ème siècle) les mages sont anonymes et viennent d'orient, sans plus de détails (Protévangile de Jacques - § 21.1). Il en est de même pour le Pseudo-Matthieu, recension latine du Protévangile et tout aussi célèbre (fin du 6ème siècle, début du 7ème) (Pseudo-Matthieu - §16.1). Ce sont les textes ultérieurs qui les transformeront en rois, peut-être pour montrer la réalisation des prédictions de l'Ancien Testament (Psaumes, LXXII:10, ainsi que plusieurs versets d'Ésaïe). Les noms traditionnels de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du 6ème siècle, conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris et intitulé Excerpta Latina Barbari. Ils y sont désignés sous les noms de Bithisarea, Melichior et Gathaspa. A la même époque, au VIe siècle, ils apparaissent dans un écrit apocryphe, l'Évangile arménien de l'Enfance, qui leur donne les noms de Balthasar, Melkon, et Gaspar. Le premier aurait été roi de l'Inde, le second roi des Arabes et le troisième roi des Perses (Iran). Ce troisième nom rejoint la légende qui entoure le roi Gondopharès 1er qui aurait été converti par l'apôtre Thomas ("Actes de Thomas").
Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine les nomme même dans trois langues différentes: Appellius, Amérius, Damascus en latin ; Galgalat, Malgalat, Sarathin en hébreu ; Caspar, Balthasar, Melchior en grec. Conformément à l'Evangile, ils sont "mages" et non "rois". Voragine mentionne aussi les corps des trois mages. Selon lui, ils avaient d'abord été enlevés par Hélène, mère de l'empereur Constantin Ier, puis transportés à Constantinople, puis transférés à Milan par l'évêque saint Eustorge, avant d'aboutir à Cologne, sur ordre d'un empereur germanique.