Vezelay
Le rassemblement a commencé vendredi. J'ai rejoint le clan avec un chef le samedi après-midi. Ils marchent depuis déjà deux jours. Nous arrivons frais et dispo, avec l'intendance pour le soir. Comme d'habitude dans ce genre d'organisation, quelques couacs, ici c'est le nombre de places dans les tentes. Heureusement il y a un double toit. Cela me permet de dormir quand même quelques heures, avec un petit intermède vers 4 heures : la pluie commence à tomber... Mais le double toit est vaillant et protège efficacement ses occupants.
La journée de dimanche commence par la messe, avant de partir sur les routes de Bourgogne. Nous avons de la chance malgré les prévisions il ne pleut pas. A 11h30 nous nous arrêtons pour une pause bien méritée pour un repas (on va dire ça comme cela même si...) :
Nous reprenons la route après un bref topo de l'Abbé qui nous accompagnait :
Les différents tronçons doivent se retrouver à la Maladrerie.... La fatigue commence à s'accumuler et les kilomètres aussi, suite à une petite erreur de notre topographe. Nous avons dù avoisiner la vingtaine de kilomètres. Rien que de l'écrire les courbatures se font plus présentes ! Après une marche telle que celle-ci je vous assure que la pomme que vous mangez prend une autre saveur que celle que vous prenez machinalement à la fin d'un repas !
A la Maladrerie nous ne sommes pas les derniers. Grand rassemblement, montée des couleurs et accueil des reliques de Sainte Marguerite-Marie Alacocque :
Avant de rompre le rassemblement pour aller finir d'installer les Bivouacs, consécration individuelle au Sacré Coeur de Jésus.
A 19h00 après une repas rapide et sous la pluie qui commence à tomber (ça c'est normal il pleut toujours à ce moment là), nous repartons afin de nous rendre à la Basilique pour la veillée. Après une petite heure de marche (et donc quelques kilomètres...).
Dimanche soir 20h30. Nous sommes 2000 routiers Scouts d'Europe à attendre que les portes de la basilique s'ouvrent. Nous attendons en chantant, sur le parvis et sous la pluie, que tous les routiers soient arrivés. Ma cape a dù doubler de poids avec tout ce qui tombe. Arrive enfin le moment tant attendu, le Kyrie des Gueux est entonné. Lors du passage "Frappez les gueux", les routiers qui ont pris leur départ la veille frappent avec leurs batons et les portes s'ouvrent au passage "Entrez les gueux". Nous entrons tous dans la basilique vidée de ses chaises et nous nous répartissons dans la nef en laissant un passage central.
Les clercs, les séminaristes, les prêtres rentrent en processions. Ces derniers se répartissent ensuite dans les travées pour les confessions. Et là dans la pénombre, le Saint Sacrement, porté par le prêtre, entouré de quatre céruféraires et précédé d'un thuriféraire remonte l'allée centrale. Deux mille garçons à genoux devant leur Seigneur, je peux vous dire que ça vous prend les tripes.
Et c'est parti pour un grand temps de confession et d'adoration. On porte dans la prières tout ceux et toutes celles qui nous sont chers. On pense à ceux qui n'ont pas pu venir, et à ceux qui sont présents en étant auprès du Bon Dieu.
Après tout cela, quelques kilomètres de marche pour retourner sur le lieu de bivouac, toujours sous la pluie. Pour moi ce sera retour à la maison (sans passer par la case bivouac) avec 3 autres chefs. Le rassemblement se terminait ce matin après la messe d'envoi, au cours de laquelles des routiers devaient être confirmés.
Arrivé à la maison à 1h00 du mat un brin crevé et surtout sans clef, MB a quand même été sympa elle m'a ouvert la porte, m'évitant ainsi de déplier mon sac de couchage devant la porte de l'immeuble ;-) A l'heure où j'écris, la cape n'est toujours pas sèche ! Je lui laisse le clavier, je me doute de ce qu'elle va vous dire, par avance je plaide non coupable.
Juste pour dire que j'étais bien contente de ce retour plus tôt que prévu. Mais j'ai pourtant très vite déchanté. Un PB fatigué fait tant de ronflement que j'ai dû prendre la poudre d'escampette. Trois solutions s'offraient à moi dans ce bruit incessant : je reste assise sur un coin du lit et je pleure de découragement, je le liquide sur place ou je me sauve pour tenter une nuit presque correcte. J'ai fini par opter pour cette dernière solution plus raisonnable que les deux précedentes. Je me suis donc retrouvée sur un pôv' matelas d'1m40...de long ! dans le salon. Et PB était mort de honte ce matin...
Que voulez-vous ! Pour moi, la fatigue devient chronique car PG5 ne fait toujours pas ses nuits ! Et lorsque PB fait une activité bien crevante je dois décamper pour bénéficier de quelques heures de repos. C'est vraiment trop injuste !